Le terme « chauffage basse consommation » tire son nom du label Bâtiment basse consommation (ou BBC), qui a inspiré la réglementation thermique des bâtiments neufs de 2012. Il existe encore sous forme de label pour les bâtiments rénovés. L'appellation basse consommation correspond à une réduction importante des consommations des logements (hors usages électrodomestiques).
Qu'est-ce qu'un chauffage basse consommation ?
Réduire les besoins de chauffage avant tout
Le premier point, et le plus essentiel, pour réduire les consommations de chauffage consiste à :
- Réduire au maximum les déperditions par l'isolation, l'étanchéité à l'air et une ventilation efficace.
- Bénéficier au maximum des apports de chaleur gratuits, tout en se protégeant des surchauffes d'été : orientation des vitrages, inertie (matériaux lourds dans l'espace de vie), etc.
Caractéristiques d'un chauffage basse consommation
Après avoir réduit ainsi les besoins de chauffage (quantité de chaleur à apporter dans chaque pièce sur une année), voyons les caractéristiques du système de chauffage proprement dit. Pour obtenir un chauffage basse consommation, il faut optimiser l'ensemble du système de chauffage :
- La production : qu'on appelle aussi la génération de chaleur (chaudière, pompe à chaleur, poêle, etc.) et l'éventuel stockage associé (ballon tampon ou d'accumulation).
- La distribution et l'émission : c'est-à-dire la façon dont cette chaleur est amenée dans les différentes pièces du logement (radiateurs, plancher chauffant ou autres, et caractéristiques des conduits qui les alimentent en chaleur).
- La régulation : obtenir exactement la température souhaitée dans chaque pièce (plus chaud constituerait une surconsommation, moins chaud un inconfort).
Prix : il est très difficile de donner des indications de prix car le chauffage basse consommation regroupe des systèmes de chauffage très différents et un certain nombre d'éléments à optimiser : de l'isolation au système de régulation en passant par le choix de l'énergie...
Chauffage basse consommation : distribution, émission et régulation
Pour réduire les pertes de distribution, c'est-à-dire la perte d'énergie dans les canalisations, il faut :
- améliorer l’isolation des conduites : épaisseur d'isolant ≈ diamètre des tuyaux ;
- réduire la longueur des réseaux ;
- réduire la température de circulation (émission basse température) ;
- faire passer les canalisations dans un espace chauffé, autant que possible.
Faire le choix d'émetteurs (radiateurs, plancher chauffant, etc.) à basse température permet d'obtenir plus de confort (meilleure répartition des températures du sol au plafond) et une meilleure efficacité de distribution et d’émission.
Le système de chauffage devra être équipé d'un système de régulation permettant d'obtenir la température de consigne idéale en fonction :
- de la température extérieure ;
- de la température intérieure de chaque pièce, permettant de prendre en compte les éventuels apports solaires ou apports de chaleur interne (cuisine, ordinateur, etc.).
Les solutions de chauffage basse consommation
Les trois grandes solutions de chauffage basse consommation sont la pompe à chaleur, les chaudières à condensation et l'appoint solaire.
La pompe à chaleur
Elle doit être géothermique pour ouvrir droit au crédit d'impôt et autres aides à la rénovation énergétique. La pompe à chaleur est alors eau/eau pour chauffer des radiateurs basse température ou des parois chauffantes (plancher chauffant, plafond chauffant), mais aussi pour produire de l'eau chaude sanitaire. Le gain est une diminution jusqu'à 70 % de la dépense en énergie requise pour une même installation fonctionnant à l'électricité. Sachez que la pompe à chaleur peut venir s'ajouter à des installations anciennes de chauffage central au fioul ou au gaz afin d'en réduire drastiquement les consommations.
Bon à savoir : après que de nombreux climatiseurs ont été vendus sous l'appellation de pompes à chaleur air/air, l'aérothermie a vu diminuer voire disparaître bon nombre des aides financières et incitations fiscales. Si un climatiseur réversible produit du chauffage, son rendement s'affaiblit par température basse pour ne devenir qu'un chauffage électrique gourmand par température très basse.
Les chaudières à condensation
À gaz ou au fioul, les nouvelles chaudières à condensation sont une évolution par rapport aux chaudières basse température. En récupérant les calories autrefois dispersées avec les fumées, les chaudières à condensation ont un rendement bien supérieur aux chaudières plus anciennes et permettent 15 à 20 % d'économies d'énergie par rapport à une chaudière basse température récente et 30 à 40 % par rapport à une chaudière ancienne (> 15 ans).
Bon à savoir : un radiateur électrique à chaleur douce sera toujours plus économe en électricité qu'un convecteur ancien (type grille-pain). Toutefois, avant d'investir dans de tels appareils il vaut mieux prévoir une bonne régulation (thermostat avec fil pilote) plutôt que de remplacer les convecteurs sans centralisation. C'est seulement ainsi que le gain en énergie sera apprécié et l'investissement rentabilisé.
L'appoint solaire
Avec des panneaux solaires thermiques bien exposés, il est possible de produire de l'eau chaude sanitaire, mais aussi de créer un appoint appréciable pour un chauffage basse température (par radiateurs ou parois chauffantes). L'installation de production de chauffage solaire ouvre droit aux aides à la transition énergétique et peut être le (au moins un) système fonctionnant aux énergies renouvelables rendu obligatoire par la RT2012 pour la classification BBC de toute construction nouvelle.
Choix de l'énergie
Les énergies renouvelables sont à privilégier, du fait de leur durabilité et de leur meilleur bilan environnemental :
- Le chauffage solaire en maison individuelle est à envisager.
- Le bois-énergie est à privilégier, avec un système à haut rendement : bûches, granulés de bois (qui a l'avantage de pouvoir être à alimentation automatique).
Si vous faites le choix d'une énergie fossile, il faudra impérativement opter pour une chaudière à condensation, qui devra si possible être associée à un plancher chauffant basse température, plafond rayonnant basse température, mur chauffant ou radiateur basse température. Si vous optez pour une pompe à chaleur, assurez-vous que le coefficient de performance annuel (c'est-à-dire la proportion de chaleur fournie par rapport à la consommation d'électricité sur toute une saison de chauffage) soit supérieur à 3,5. Le chauffage électrique a quant à lui un trop mauvais rendement global en énergie primaire pour rentrer dans le cadre du chauffage basse consommation.
Attention : si vous optez pour un système avec combustion (poêle, insert, chaudière, etc.), il faudra être très attentif à ce que celui-ci dispose de suffisamment d'air pour que la combustion soit complète, notamment sans interférence avec la ventilation du logement. En particulier lorsque le système est dans l'espace de vie, n’utilisez que des foyers dits « étanches », qui disposent de leur propre arrivée d'air extérieur.
Quelques conseils...
Une excellente isolation est indissociable d'un chauffage basse consommation. Pour preuve, le remplacement de simples vitrages par des vitrages thermiques (double ou triple) permet de réduire les déperditions par les vitres de 30 % en moyenne. L'isolation thermique des parois, et notamment des combles et du toit, en diminue les pertes calorifiques de 40 %. L'amélioration de la VMC par un système performant (double flux) réduit de 40 % au moins les déperditions aérothermiques.
À l'approche de l'hiver, comme chaque année, nos boîtes aux lettres se remplissent et regorgent d'annonces d'économies de chauffage spectaculaires. La première règle à appliquer sur ces offres à domicile est la méfiance, pour deux raisons :
- Un bon produit réellement performant n'a pas besoin de trop de publicité pour se vendre à moins d'être très nouveau sur le marché. Mais s'il est réellement innovant, quel est le retour d'expérience sur le gain en énergie, le confort et surtout la fiabilité ?
- Tout appareil ouvrant droit à MaPrimeRénov', doit être proposé et posé par une enseigne ou un artisan RGE (reconnu garant de l'environnement)*. Les équipements éligibles et leurs caractéristiques techniques sont définis par un arrêté du 29 décembre 2022.
* ou ayant obtenu une « qualification-chantier » pour ce chantier particulier (expérimentation prévue du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2023 par un arrêté du 24 décembre 2020).
Bon à savoir : l’article 15 de la loi de finances pour 2020 a transformé le CITE en prime forfaitaire versée par l’ANAH au moment de la réalisation des travaux. La transformation intégrale du CITE s’est effectuée en 2 temps. Au 1er janvier 2020 : pour les ménages les plus modestes, le CITE et l’aide Habiter Mieux Agilité de l’ANAH ont fusionné en une prime nouvelle : MaPrimeRénov’. Le CITE a été maintenu jusqu'au 31 décembre 2020 pour les ménages aux revenus intermédiaires. Au 1er janvier 2021 : suppression définitive du CITE et extension du bénéfice de la prime à tous les ménages. La demande s'effectue en ligne sur Maprimerenov.gouv.fr. Depuis le 1er septembre 2023, le recours à Mon Accompagnateur Rénov’ est obligatoire afin de bénéficier de MaPrimeRénov’ pour les forfaits de 2 travaux ou plus avec plus de 10 000 € d'aide. MaPrimeRénov' est cumulable avec le prêt avance rénovation ou prêt avance mutation (article L. 315-2 du Code de la consommation).
À partir de cette réflexion sur la méfiance à accorder aux différentes offres, il existe réellement des solutions de chauffage à basse (ou tout au moins à moindre) consommation. Pour les détecter, il est indispensable de se référer aux étiquettes énergie des appareils de chauffage, radiateurs et chaudières. Depuis plus de 20 ans, nous sommes familiarisés à l'étiquette énergie. Depuis 2015, cet étiquetage est également obligatoire sur les chaudières de puissance inférieure à 400 kW et de nouvelles classes ont été créées dont les plus économes sont en classe A avec 1, 2 voire 3 +, en fonction de leur rendement plus important.